1987 - PERREIN Christian, Contribution à l'archéologie des bocages : recherches méthodologiques sur l'utilisation des données botaniques de la haie vive, Paris-Toulouse, mémoire de diplôme de l'École des hautes études en sciences sociales, 1987, 181 p.
" […], l'étude
de notre environnement matériel aux niveaux d'organisations supérieurs
reconnaît désormais, avec le concept d'écosystème,
celui de "technosystème" (Z. NAVEH et S. LIEBERMAN, 1984,
p. 83) proche sémantiquement de la notion de "système
technique" telle qu'elle fut définie par B. GILLES (1978). Aussi,
et bien que les communautés végétales et animales
(biocénoses) "discrètement" identifiables sur certains espaces
(biotopes) intègrent des variables anthropiques, l'étude
de l'artificialisation des "techno-écosystèmes" ne
pourra semble-t-il se satisfaire des seules notions de "formations
végétales" trop restrictives et bien sûr formelles,
ni de celles d'"occupation ou d'utilisation du sol" trop fonctionnelles
et pas assez "techniciennes". Le "technotope" pourrait être
le concept générique recouvrant les différentes notions
définissant la ou les opérations techniques qui affectent
(et/ou ont affecté) semblablement certaines surfaces ; la notion
subséquente d'"isotechnie", en circonscrivant ces lieux,
semble indispensable, quelle que soit l'échelle, pour une cartographie
de l'artificialisation " (p. 160-161) ; note de l'auteur : cette partie
du mémoire a été rédigée vers la mi-décembre
1986.
1991 - PERREIN Christian, " Archéologie des bocages : phytohistoire de la haie vive ", in : Guilaine Jean (ed.), Pour une archéologie agraire. À la croisée des sciences de l'homme et de la nature, Paris, Armand Colin, janvier 1991, pp. 223-257.
" […] Aussi, l'étude
de l'artificialisation des paysages ne pourra, semble-t-il, se satisfaire
de la seule notion de formation végétale trop restrictive
et bien sûr formelle, ni de celle d'occupation du sol trop fonctionnelle
et pas assez technicienne. Le "technotope" pourrait être le
concept générique recouvrant les différentes catégories
de lieux technicisés " (p. 254).
1993 - PERREIN Christian, " Histoire de l'entomologie et biohistoire ", La lettre de l'Atlas entomologique régional (Nantes), 2, octobre 1993, pp. 15-16. Nantes (ISSN 1260-0520).
" Raisonner l'action humaine
passée et présente sur l'organisation du vivant et sa diversité
est l'ambition de ce champ du savoir que plusieurs disciplines ont - pour
l'avoir fait naître - investi depuis déjà plusieurs
décennies. La biohistoire est fille de l'écologie en reconnaissant
l'Homme comme un des facteurs déterminant la structure et le fonctionnement
des écosystèmes au même titre que le sol ou le climat
; la biohistoire est fille de l'archéologie car l'artificialisation
de la matière - vivante de surcroît - a une histoire dont
l'inscription dans notre environnement n'est pas toujours immédiatement
perçue ni évidemment lisible. En délimitant précisément
le domaine de la biohistoire à l'intersection de ces deux disciplines-mères,
il serait presque trivial d'affirmer que la technique y est la notion-reine.
Pourtant, les techniques d'artificialisation ont-elles bénéficié
de toute l'attention des historiens et des géographes ? Ne s'agirait-il
que des seuls labourage et pâturage, toute une géographie
historique est à dessiner. Et encore, connaît-on même
l'incidence du pâturage et du labourage sur les biocénoses
compte tenu de sa diversité technique ? Sans doute n'est-il pas
fortuit qu'une archéologie agraire ou des paysages ainsi qu'une
Landscape ecology soient nées en Europe au moment où l'industrialisation
et la mécanisation des activités rurales bouleversaient notre
environnement, reléguant dans le domaine du patrimoine ethnologique
les traditionnelles et multiséculaires activités agro-sylvo-pastorales,
maintenant "écomuséifiées". Pourquoi ne penserions-nous
les lieux que suivant leur usage ou la forme de la matière ? Entre
une géographie socio-économique et une histoire des formes,
nous devons reconnaître la technique du lieu (technotope)
tout à fait primordiale d'un point de vue naturaliste. Voilà
pourquoi généralement les "espaces verts" intéressent-ils
si peu les naturalistes comme d'ailleurs les "prairies artificielles" -
quasi-déserts floristiques et faunistiques - ou les forêts
"régénérées artificiellement", lesquelles quoique
vertes n'ont plus de prairie et de forêt que le nom et la forme vue
de loin. De nombreux modes de gestion de l'espace sont en Europe en voie
de disparition et la conservation de la biodiversité nécessiterait
presque toujours de prendre un "arrêté de technotope" écrivant
dans le "cahier" les charges qui pèsent sur un lieu " (p. 15-16).
1995 - PERREIN Christian, " Bioéthique et technotope : l'État et l'émoi naturaliste ", La lettre de l'Atlas entomologique régional (Nantes), 5, mars 1995, pp. 65-70. Nantes (ISSN 1260-0520).
" […]D'ailleurs, il suffit
bien souvent de vouloir maintenir le technotope en l'état,
c'est à dire continuer comme à l'accoutumé d'user,
d'entretenir ou de gérer le lieu ou la "parcelle de sol". Ainsi,
certains milieux en voie de disparition conserveraient leurs qualités
biopatrimoniales si étaient maintenues les techniques agro-sylvo-pastorales
traditionnelles. Au-delà de la belle notion cadastrale, techniquement
imprécise, de "nature de culture" et de celle trop fonctionnelle
d'usage ou d'occupation du sol, le concept de technotope veut seulement
appréhender la ou les techniques du lieu ; en somme une tentative
de raisonner l'artificialisation à grande échelle (sur un
petit territoire) sans écologisme, sans misanthropie ni technocratie.
Une forêt labourée est un champ et ipso facto une terre
labourable " (p. 68).
1995 - PERREIN Christian, " Le concept de technotope ", in : The Future of our landscapes, programme and abstracts, congress of the International Association for Landscape Ecology, Toulouse, 27-31 August 1995.
" […] La biohistoire établira-t-elle
une systématique des technotopes fondée sur une nomenclature
universelle de la matière artificialisée ? " conclusion
du poster.